Cette Belle Fille Blonde

Lazare

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£6.99

« Simon ! », demande Judas Iscariote. « Puisque tu es Judéen comme moi, dis-moi. Cette belle blonde sur les genoux du Romain, celui qui s’est levé il y a quelques instants, n’est-ce pas la sœur de Lazare de Béthanie ? »
« Je ne sais pas. Je suis revenu parmi les vivants il y a bien peu de temps. C’est une jeune femme… »
« Tu ne vas pas me dire que tu ne connais pas Lazare de Béthanie, j’espère ! Je sais très bien que tu es son ami et que tu es allé le visiter avec le Maître. »
« Et alors ? »
« Puisque c’est le cas, je dis que tu dois aussi connaître cette pécheresse, la sœur de Lazare. Même les morts la connaissent ! Ces dix dernières années, on ne parle que d’elle. Elle est écervelée depuis qu’elle a atteint la puberté. Ça fait plus de quatre ans ! Tu dois bien être au courant du scandale même si tu étais dans la « vallée des morts ». Tout Jérusalem parle d’elle. Et Lazare s’est enfermé à Béthanie… Il a bien agi, après tout. Personne n’aurait mis les pieds dans sa magnifique maison à Sion parce qu’elle y faisait des va-et-vient. Je veux dire : aucune personne qui mène une vie de sanctification. À la campagne… Eh bien !… En tout cas, elle est toujours dans les parages, mais jamais à la maison… Elle est certainement à Magdala maintenant… Avec un nouvel amant. Tu n’as rien à dire ? Quel mensonge vas-tu me dire ? »
« Je ne te mens pas. Je me tais. »
« Alors c’est bien elle ! Toi aussi, tu l’as reconnue ! »
« Je l’ai vue quand elle était enfant et elle était pure à l’époque. Je viens à peine de la revoir… Mais je l’ai reconnue. Elle semble lubrique, mais elle est l’image crachée de sa mère, une sainte femme. »
« Mais alors, pourquoi étais-tu sur le point de nier qu’elle est la sœur de ton ami ? ’
« On s’efforce toujours de dissimuler nos plaies et celles des personnes que nous aimons. Surtout quand la personne est honnête. »
Judas pousse un rire forcé.
« Tu as parfaitement raison, Simon. Et tu es honnête », rétorque Pierre.
« Et tu l’as bien reconnue ? Tu vas probablement à Magdala vendre tes poissons. Je me demande combien de fois tu l’as aperçue !… »
« Fiston, tu dois savoir qu’à la fin d’une honnête journée de travail, tu as le dos tellement endolori que les femmes ne t’intéressent pas. Tu ne désires qu’une chose : le lit honnête de ton épouse. »
« Eh bien ! Tout le monde aime les belles choses ! Au moins pour les contempler. »
« Pourquoi ? Pour dire : « Ce n’est pas une nourriture pour ma table » ? Non, certainement pas. Le lac et mon métier m’ont appris beaucoup de choses. Voici l’une d’entre elles : un poisson d’eau douce ne convient ni à l’eau salée ni aux eaux tourbillonnantes. »
« Que veux-tu dire ? «
« Je veux dire que tout le monde doit garder sa place pour éviter de mourir d’une mauvaise mort »
« La Magdaléenne t’a-t-elle donné la sensation d’être mourant ? »
« Non, je suis résistant. Mais dis-moi : tu ne te sens pas bien, peut-être ? »
« Moi ? Oh ! Je ne l’ai même pas regardée !…»
« Menteur ! Je suis sûr que tu brûlais d’envie de t’approcher d’elle, que tu aurais voulu ne pas être sur ce bateau… tu m’aurais même toléré pour être plus près d’elle… C’est à cause d’elle que tu me fais l’honneur de cette conversation après m’avoir ignoré un bon moment. »
« Moi ? Elle ne m’aurait même pas vu ! Elle ne regardait que le Maître ! »
« Ah ! Ah ! Ah ! Et il prétend ne pas l’avoir regardée ! Comment sais-tu qui elle regardait si tu ne la regardais pas ? »


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Product Description

« Simon ! », demande Judas Iscariote. « Puisque tu es Judéen comme moi, dis-moi. Cette belle blonde sur les genoux du Romain, celui qui s’est levé il y a quelques instants, n’est-ce pas la sœur de Lazare de Béthanie ? »
« Je ne sais pas. Je suis revenu parmi les vivants il y a bien peu de temps. C’est une jeune femme… »
« Tu ne vas pas me dire que tu ne connais pas Lazare de Béthanie, j’espère ! Je sais très bien que tu es son ami et que tu es allé le visiter avec le Maître. »
« Et alors ? »
« Puisque c’est le cas, je dis que tu dois aussi connaître cette pécheresse, la sœur de Lazare. Même les morts la connaissent ! Ces dix dernières années, on ne parle que d’elle. Elle est écervelée depuis qu’elle a atteint la puberté. Ça fait plus de quatre ans ! Tu dois bien être au courant du scandale même si tu étais dans la « vallée des morts ». Tout Jérusalem parle d’elle. Et Lazare s’est enfermé à Béthanie… Il a bien agi, après tout. Personne n’aurait mis les pieds dans sa magnifique maison à Sion parce qu’elle y faisait des va-et-vient. Je veux dire : aucune personne qui mène une vie de sanctification. À la campagne… Eh bien !… En tout cas, elle est toujours dans les parages, mais jamais à la maison… Elle est certainement à Magdala maintenant… Avec un nouvel amant. Tu n’as rien à dire ? Quel mensonge vas-tu me dire ? »
« Je ne te mens pas. Je me tais. »
« Alors c’est bien elle ! Toi aussi, tu l’as reconnue ! »
« Je l’ai vue quand elle était enfant et elle était pure à l’époque. Je viens à peine de la revoir… Mais je l’ai reconnue. Elle semble lubrique, mais elle est l’image crachée de sa mère, une sainte femme. »
« Mais alors, pourquoi étais-tu sur le point de nier qu’elle est la sœur de ton ami ? ’
« On s’efforce toujours de dissimuler nos plaies et celles des personnes que nous aimons. Surtout quand la personne est honnête. »
Judas pousse un rire forcé.
« Tu as parfaitement raison, Simon. Et tu es honnête », rétorque Pierre.
« Et tu l’as bien reconnue ? Tu vas probablement à Magdala vendre tes poissons. Je me demande combien de fois tu l’as aperçue !… »
« Fiston, tu dois savoir qu’à la fin d’une honnête journée de travail, tu as le dos tellement endolori que les femmes ne t’intéressent pas. Tu ne désires qu’une chose : le lit honnête de ton épouse. »
« Eh bien ! Tout le monde aime les belles choses ! Au moins pour les contempler. »
« Pourquoi ? Pour dire : « Ce n’est pas une nourriture pour ma table » ? Non, certainement pas. Le lac et mon métier m’ont appris beaucoup de choses. Voici l’une d’entre elles : un poisson d’eau douce ne convient ni à l’eau salée ni aux eaux tourbillonnantes. »
« Que veux-tu dire ? «
« Je veux dire que tout le monde doit garder sa place pour éviter de mourir d’une mauvaise mort »
« La Magdaléenne t’a-t-elle donné la sensation d’être mourant ? »
« Non, je suis résistant. Mais dis-moi : tu ne te sens pas bien, peut-être ? »
« Moi ? Oh ! Je ne l’ai même pas regardée !…»
« Menteur ! Je suis sûr que tu brûlais d’envie de t’approcher d’elle, que tu aurais voulu ne pas être sur ce bateau… tu m’aurais même toléré pour être plus près d’elle… C’est à cause d’elle que tu me fais l’honneur de cette conversation après m’avoir ignoré un bon moment. »
« Moi ? Elle ne m’aurait même pas vu ! Elle ne regardait que le Maître ! »
« Ah ! Ah ! Ah ! Et il prétend ne pas l’avoir regardée ! Comment sais-tu qui elle regardait si tu ne la regardais pas ? »